Indemnisation des proches (victimes par ricochet) d’un agent public | Accident de service & maladie professionnelle
Fonction publique • Victimes par ricochet

Indemnisation des proches d’un agent public (accident de service / maladie professionnelle)

Conjoint, enfants, parents, fratrie : lorsque l’accident de service ou la maladie professionnelle de l’agent est reconnue imputable, vos préjudices par ricochet peuvent être indemnisés (préjudice moral et, selon les cas, matériel). Procédure, preuves, montants et délais.

1) Principe : la victime par ricochet et son préjudice

La victime par ricochet est un proche de la victime directe qui subit, par répercussion, un préjudice moral (souffrance, anxiété, perturbation de la vie familiale) et parfois matériel (aide, frais, pertes). Sont concernés : conjoint, enfants, parents, et, selon les situations, frères et sœurs.

Jurisprudence utile : CAA Toulouse, 14 mars 2023, n° 21TL24491 : indemnisation des proches sur le fondement de la responsabilité sans faute lorsque l’imputabilité au service de l’agent est reconnue.

2) Fondement juridique et articulation

L’indemnisation des proches se rattache à la responsabilité administrative (souvent sans faute) dès lors que l’imputabilité au service est acquise pour la victime directe. Pour l’agent, la réparation personnelle est ouverte en plus des prestations statutaires (CITIS, ATI, RVI), conformément notamment à CE, Ass., 4 juill. 2003, Moya-Caville et CE, 20 févr. 2019, n° 408653.

À retenir : l’imputabilité reconnue à l’égard de l’agent facilite l’indemnisation des proches ; il n’est pas toujours nécessaire de prouver une faute de l’administration, le préjudice étant indemnisé de plein droit dans le cadre de la responsabilité sans faute.

3) Preuves à réunir pour les proches

  • Lien familial : livret de famille, acte d’état civil ;
  • Réalité du préjudice moral : certificats médicaux/psychologiques, attestations circonstanciées ;
  • Éléments matériels (si applicable) : justificatifs de frais, temps d’aide, perte de revenus ;
  • Imputabilité de l’agent : arrêté, avis/rapports, décision de prise en charge (accident de service ou maladie professionnelle).

4) Montants et critères d’évaluation

Les montants varient selon la proximité du lien, l’intensité de l’atteinte à la vie familiale, la durée et l’évolution des séquelles de la victime directe. À titre illustratif, l’arrêt CAA Toulouse, 14 mars 2023 a alloué entre 1 500 € et 3 000 € de préjudice moral aux proches.

Conseil : un mémoire clair (chronologie, vie familiale, événements marquants, impacts concrets) et des pièces probantes renforcent l’évaluation du dommage moral et, le cas échéant, matériel.

5) Procédure : demande préalable, délais, contentieux

La procédure débute par une demande indemnitaire préalable adressée à l’administration (LRAR conseillée). Silence 2 mois = rejet implicite → saisine du tribunal dans un délai de 2 mois. La prescription quadriennale (4 ans) s’applique en principe. En cas d’urgence financière, un référé-provision peut être envisagé.

6) Exemples de postes indemnisables (proches)

  • Préjudice moral (anxiété, chagrin, retentissement quotidien) ;
  • Frais engagés directement (déplacements, accompagnements, soutien psychologique) ;
  • Préjudice matériel (dans certains cas) : temps d’aide, pertes corrélées.
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7) FAQ — Victimes par ricochet

8) Ressources liées

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